300 : La Terre et l’Eau – Brutalité antique et stratégie affûtée
- Renaud Fleusus
- 1 juin
- 3 min de lecture
"This is Sparta!" Oui, mais c’est aussi un duel de cerveaux, de nerfs, et de dés !
Quand j’ai vu qu’un jeu proposait de revivre le conflit épique entre Grecs et Perses, mon cœur de prof d’histoire a fait un triple salto. En tant que passionné de jeux et amateur de récits antiques, je n’ai pas pu résister à l’appel de 300 : La Terre et l’Eau, localisé chez nous par Nuts Publishing.
Un wargame japonais aux accents méditerranéens
Conçu par Yasushi Nakaguro, auteur japonais peu connu sous nos latitudes mais expert en wargames, 300 : La Terre et l’Eau est un jeu asymétrique pour 2 joueurs, prévu pour des parties d’environ 30 à 45 minutes. Il s’adresse à des joueurs avertis (14+), mais un jeune habitué des jeux peut tout à fait s’y retrouver après une ou deux batailles.
Et là, attention les yeux : on est loin du gros jeu à mille pièces. Ici, tout est épuré, clair, précis – une caractéristique souvent rencontrée dans les jeux venus du Japon. On est face à une mécanique redoutable d’élégance.
Comment ça se joue, ô stratège ?
Chaque joueur dispose de points d’action, qui servent de monnaie pour :
Acheter cartes, troupes, bateaux,
Et pour les Perses : construire un pont (oui, rien que ça !).
Au cours d’un tour, deux choix s’offrent à vous :
Jouer une carte pour son effet propre à votre faction.
Défausser la carte pour effectuer un déplacement.
Lors d’un combat :
On lance un nombre de dés égal au nombre de troupes.
Petite contrainte pour les Perses : aucun dé ne peut dépasser 4, même si vous sortez un 5 ou un 6 !
À la fin de la manche :
On nourrit ses troupes.
On compare les forces pour ajuster le score.
Et après 5 expéditions, on fait les comptes.
Ce n’est pas juste beau, c’est historiquement sérieux
Le jeu est compact, bien illustré, avec un plateau représentant fidèlement la Méditerranée antique. Les cartes sont claires, solides, et le fond de la boîte cache de jolis artefacts en clin d’œil aux deux civilisations. Bonus point : le tout a été validé par un historien, et ça se sent.
Pas de figurines flashy ici, mais une immersion authentique et tactique. Et franchement ? On ne les regrette pas du tout.
Mon avis (et mes défaites épiques)
Que vous soyez du camp grec ou perse, l’expérience de jeu est radicalement différente. Et dans les deux cas, j’ai pris cher. 😅
Les Grecs ? Plutôt défensifs. Le but est de tenir la ligne et limiter l’expansion perse.
Les Perses ? Plus agressifs. Il faut foncer, conquérir, dominer… mais sans se disperser.
Malgré cette asymétrie marquée, l’équilibre est bluffant. À aucun moment je n’ai eu l’impression que l’un avait plus de chances que l’autre – tout dépend de vos choix, de vos cartes… et parfois, un peu, de vos dés.
Ah oui, vous pouvez rejouer après avoir passé votre tour si l’autre joueur n’a pas terminé. C’est une idée brillante qui rajoute une couche de bluff et de tension. Bien joué !
Rejouabilité, interaction, et grosse ambiance
C’est un jeu qui demande du temps pour être maîtrisé. Les premières parties, vous avancerez à tâtons. Puis, petit à petit, vous apprendrez à lire le jeu, anticiper, deviner ce que l’autre prépare. Et là, ça devient jouissif.
L’interaction est omniprésente. On s’observe, on se jauge, on explose les armées adverses en criant de joie. Oui, même les joueurs calmes comme moi peuvent se transformer en rois de la guerre.
Côté rejouabilité, le fait de pouvoir changer de camp ajoute une belle profondeur. Et avec des parties rapides, on a envie de se refaire la revanche immédiatement.
Et les dés dans tout ça ?
Oui, il y a du lancer de dés, et oui, ça peut frustrer les control freaks. Mais les cartes et pouvoirs permettent d’atténuer ce hasard. Sauf si, comme moi, vous êtes maudit des dés… dans ce cas, bon courage, camarade.
Verdict final : un petit bijou tactique en format compact
Si vous aimez les jeux de stratégie intenses, asymétriques, à deux joueurs, et que vous avez un faible pour l’histoire antique, foncez les yeux fermés. 300 : La Terre et l’Eau coche toutes les cases : gameplay tendu, matos soigné, immersion historique, et format malin.
Bref, une vraie pépite, à sortir entre stratèges en herbe ou vétérans de la guerre ludique.
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