MOB – Big Apple : La guerre des gangs façon poker menteur

Christophe Démal
7 juin
3 min de lecture

Bienvenue dans le New York des années 30, où les caisses d’alcool valent plus que la vie d’un homme. Et où votre plus grand allié… c’est le bluff.

🍸 Rapide coup d’œil

Sortie : mars 2022
Durée : 30 à 45 minutes
Joueurs : 2
Âge : 14+
Genre : Affrontement, majorité, bluff
Mécaniques : Dés, majorité, rôles cachés
Éditeur VF : Matagot
Auteur : Not specified (à compléter si tu veux)

🕵️‍♂️ Synopsis : retour dans les années noires

Vous voilà à la tête d’un clan mafieux en pleine prohibition, à vous battre pour contrôler les quartiers de New York. Le but ? Récupérer un max de caisses d’alcool tout en muselant la concurrence. Entre mouchards infiltrés, hommes de main déployés, pots-de-vin au procureur et fusillades, c’est la loi du plus rusé qui l’emportera.

Et non, ce n’est pas du vin rouge qu’on trouvera sur les trottoirs…

🧩 Mise en place bien ficelée

Le plateau principal au centre, les quartiers bien visibles pour chaque camp.
Chaque joueur reçoit 20 hommes de main.
Des marchandises sont réparties dans la ville.
Vous placez vos jetons mouchards secrètement, façon poker, dans les quartiers. Surprise à la fin… ou avant, si votre adversaire vous démasque !

🔫 Comment ça se joue ?

Chaque manche (3 au total) suit une tension en crescendo. Vous alternez entre deux phases :

Phase optionnelle : Charger des hommes de main

Lancez 2 dés.
Choisissez un quartier et combien d’hommes vous y envoyez (en fonction des dés).

Phase obligatoire : Actions disponibles

À chaque tour, vous pouvez :
- Changer de voiture
- Conduire vos gars au bon endroit
- Combiner les deux
- Déplacer un mouchard
- Transférer une caisse
- Influencer le procureur (petit clin d'œil aux magouilles)

Chaque action ne peut être faite qu’une seule fois par manche. Et certaines demanderont plus d’hommes que vous n’en avez sous la main. Anticipation maximale requise.

💥 Fin de manche explosive

Une fois les pions épuisés :

Vos hommes se rendent dans leur quartier.
Le procureur applique son effet.
Fusillade : on compare le nombre d’hommes de chaque camp sur chaque territoire.
Puis, fin de manche ou… fin de partie à la 3e.

À la fin, les mouchards sont révélés. Surprise ! Ils s’ajoutent à vos forces. Celui qui a le plus d’influence dans un quartier rafle les caisses. Le gagnant est celui qui en a le plus. Simple, brutal, efficace.

🧠 Mon avis : duels, bluff et tension bien dosée

Franchement, pour un jeu 2 joueurs, c’est une véritable pépite. Là où beaucoup peinent à installer tension et interactions, MOB – Big Apple réussit son pari avec brio.

Le bluff est présent dès la mise en place avec les mouchards, et prend une dimension de plus en plus fine au fil des parties.
Le plateau d’actions crée une vraie course, presque une gestion de priorité. Il faudra optimiser vos hommes de main, car les occasions sont rares.
Le hasard des dés ? Contrôlé, et intelligemment intégré.
Le lien thème-mécanique est juste parfait : fusillade, influence judiciaire, contrôle de territoire, pots-de-vin… tout y est.

Petit bémol : les actions « changer de voiture », « conduire » et « combiner les deux » auraient mérité une différenciation plus marquée dans le coût.

🎨 Matériel et direction artistique : chapeau bas

La boîte est sublime, verni sélectif, dorures, plateau du procureur stylisé… On est dans le haut de gamme. Et le contenu suit :

Jetons de poker réels
Caisses en bois
Entrepôt 3D
Meeples en bois

Seul bémol : les dés trop classiques. Un petit effort de design et ils auraient été à la hauteur du reste.

🍾 Verdict final : une claque à deux joueurs

MOB – Big Apple m’a pris par surprise. Je n’en attendais rien, et il m’a offert des parties tendues, tactiques, palpitantes. Rarement un jeu deux joueurs ne m’a autant impliqué.

C’est une brillante fusion entre mécanique tendue et thème fort, le tout dans un écrin visuel qui claque. Si vous aimez les duels nerveux où chaque décision peut faire basculer la partie, foncez. Bluff, contrôle et stratégie sont au menu.

Et franchement, pour un tel niveau de finition, le borsalino est mérité.